Souvenir de bivouac d’un cheval de la Garde

Date : Juin 2023

Il circulait depuis quelques temps dans les écuries du Régiment de Cavalerie de la Garde, que certains d’entre nous, effectueraient un déplacement pour renouer avec les traditions militaires.
Bien évidement nous avions entendu parler de ces bivouacs, par les plus anciens chevaux de nos escadrons, mais aucun d’entre nous n’avait bénéficié d’une telle expérience. Pouvoir vivre une réelle complicité pendant quelques jours en pleine nature avec nos cavaliers était notre voeu le plus grand, mais nous ne pensions pas être les heureux élus de cette aventure.

Dans chaque peloton de chacun des trois escadrons, deux chevaux se sont vus offerts cette extraordinaire programme et nous avons embarqué le samedi 19 juin, dans trois camions de six places. Après un court voyage à travers l’Est Parisien, nous sommes arrivés dans un endroit magique, où du pont-levis nous avons brouté de l’herbe bien verte fraiche et revigorante. Nos cavaliers étaient autant surpris que nous et c’est comme cela, que nous avons découvert le Petit Parquet de Busserolles, un Centre d’Entrainementet de Perfectionnement aux Disciplines Equestres, labélisé Bien-être animal par la Fédération Française d’Equitation et dont les propriétaires sont des amis de la Gendarmerie et des membres de l’Association Casque et Crinière.

Quel bonheur de trouver pour chacun de grands boxes douillets dans une grande écurie et de voir nos cavaliers tout comme nous, séjourner également en boxes dans une autre écurie à proximité.
Le foin sentait bon la coupe du début juin, l’eau était à profusion et nous avons bien profité des arrosages quotidiens, pour nous rafraichir de la chaleur de cet été Seine et Marnais. Chaque soir, nous pouvions profiter des nombreux paddocks et laisser s’exprimer notre joie en faisant des cabrioles, pendant que nos cavaliers cuisaient leurs repas au feu de bois, après leurs toilettes revigorantes
sous le jet d’eau froide.

Quatre jours de réel bonheur, avec des exercices dans la nature, avec tous nos camarades des autres unités, aux robes différentes. Nos cavaliers nous ont choyé et ont de leurs côtés bien cohabité. Il était demandé que soit déployé un esprit de cohésion régimentaire, ce qui put être constaté à chaque instant.

Les fenêtres des boxes restaient ouvertes chaque nuit, ce qui nous a permis de voir les étoiles, d’entendre la faune de ce Pays de Brie, sans les éclairages de la ville et de nous réveiller dès l’aube. Nous avons mesuré l’intérêt porté par le commandement à ce bivouac de cavalerie par les visites successives des généraux Charles-Antoine THOMAS, commandant la Garde républicaine et Frédérique NOURDIN son adjointe, mais aussi du colonel Gabriel CORTES, commandant le régiment de cavalerie et de la lieutenante-colonelle Caroline LEBAS son adjointe. Nous étions fiers de nous montrer sous notre meilleur jour et nous avons même mené un exercice de recherche de personne, avec « les criquets » de la compagnie de Coulommiers et « les Pin-pon » du Service Départemental d’Incendie et de Secours local.

Mais les meilleurs moments ont toujours une fin et il nous a fallu remonter dans les camions le 23 juin, pour rejoindre les rangs de nos unités, en vue des grands évènements qui nous attendaient sur Paris.
De mémoire de cheval, nous garderons un magnifique souvenir de cet interlude dans nos missions de coéquipiers des gardes républicains et espérons pouvoir à nouveau retourner dans cette vallée du Petit Morin, sur ces espaces dédiés au bonheur de nos congénères.
Vive la Cavalerie !

NDLR : Le cheval rédacteur de cet article a préféré rester anonyme, mais nous savons qu’il a été aidé par Éric KINZIGER, membre du Casque à Crinière et propriétaire du Petit Parquet de Busserolles.

Article paru dans « LA GAZETTE DU CASQUE A CRINIÈRE » du 2ème trimestre 2023.